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Début de Réacteur 3 [Fukushima] de Ludovic Bernhardt :
Nuages, Barreaux, Nuages, La caméra, Perturbations, Voies sont lus et synchronisés avec le morceau « + / – » du groupe Physics. J’ai retenu ce morceau « Plus or Minus » pour plusieurs raisons : l’une est légale, car le groupe a mis à disposition gratuitement quelques titres sur Internet il y a longtemps ; une autre raison est liée au thème même du livre de Ludovic Bernhardt : Physics, en écho à la physique nucléaire ; « Plus or Minus » pour la médiation technique du robot Little Sunfish, guidé par des algorithmes et leur logique binaire de 0 et de 1. Une dernière raison, enfin, qui touche à la mystérieuse idiosyncrasie née de la lecture de Réacteur 3 [Fuhushima], celle qui m’a poussé, dans l’urgence, à en faire une lecture synchronisée où voix (celle de Ludovic, la mienne) et sons (ceux que j’entends à la lecture du livre, et leur échos retrouvés dans ce morceau de Physics) deviennent synchrones. Mon urgence répond à celle de l’auteur : l’apocalypse n’est pas derrière nous mais en nous et autour de nous. Ludovic explore un lieu impossible à voir à l’œil nu, mais cependant dicible et rendu visible par l’œil médian d’un robot. Je suis la progression de cet artéfact soumis à l’effet des rayonnements ionisants : points aveugles, figements, traitement électronique et linguistique des « photons convertibles » codés par le corps métallisé du robot et le corps de l’artiste, chair fantasmatiquement ionisée en un effet de langage : le livre Réacteur 3 [Fukushima] ; et l’après-coup de l’irradiation dans mon corps : une voix, enregistrée en lo-fi comme trace technique de la faillibilté, et la musique pulsatile de Physics, comme un compteur Geiger-Müller. (Bruno Lecat)
Réacteur 3 a reçu le grand prix SGDL de poésie en 2022.
Réacteur 3 [Fukushima] de Ludovic Bernhardt, est un poème post-apocalyptique qui suit les errances vidéos filmées par le robot Little Sunfish conçu pour explorer la centrale nucléaire après la catastrophe : ce livre veut enfoncer le langage dans les toxicités sombres et granuleuses des eaux radioactives. C’est la naissance de zones interdites à l’homme par leur haut degré de contaminations radioactives, raison pour laquelle des robots explorateurs se substituent à l’être humain. Réacteur 3 [Fukushima] est un texte sur la catastrophe techno-scientifique, la robotisation du monde contemporain, mais aussi sur les images-machines et leurs « pulsions scopiques »
Bruno Lecat : « Mon lien avec le Japon est fort. J’ai vécu à Tôkyô de 1998 à 2002 : découverte du pays, de la culture, de la langue japonaise, de la danse butô. J’ai eu l’insigne chance de pouvoir apprendre le butô à Yokohama, dans le studio de Kazuo et Yoshito Ohno, fondateurs du butô avec Hijikata. Au cœur de cette danse des ténèbres, ankoku butô, la mémoire intacte de Hiroshima et Nagasaki. J’étais déjà très sensible au thème de l’atome avant d’aller vivre au Japon ; l’expérience du butô, la visite des villes bombardées, ont nourri mon imaginaire fasciné et horrifié par ces évènements. Vingt ans après, je lis le livre de Ludovic Bernhardt : son écriture et l’originalité du projet me séduisent ; le lire ne suffisait plus : il fallait le renvoyer sur les ondes, puisque d’ondes il s’agit. Je découvre en chemin le projet de Dominique Balaÿ, auquel Ludovic me propose de participer en envoyant ces deux minutes seize d’irradiation sonore. Je ne me prévaux ici que de mon amour pour le Japon, du désespoir qui m’a étreint un certain 11 mars 2011, quand une triple catastrophe crucifie le pays. Alors, si le Japon et avec lui tous les pays sont marqués du sceau irréversible de la Technique, il importe que des voix continuent de faire entendre ce qui, depuis, ne cesse pas de se passer. »
Bruno Lecat est enseignant de littérature française, plasticien, traducteur et écrivain. Il vit actuellement près de Montpellier. Il collabore régulièrement aux ateliers du Tiers Livre de François Bon, et partage ses lectures dans des podcasts diffusés sur son site personnel, L’Oeil a faim, et sur Anchor ou Spotify. Il a publié Ecritures du monde (BoD, 2015) et Archéologies ferroviaires (Jou, 2022). Il porte un intérêt marqué aux catastrophes nucléaires, thème d’œuvres plastiques, et au cœur d’articles sur le butô, sur « Pluie noire » de Shoei Imamura, ou de textes travaillés par l’idée de la disparition.
Ludovic Bernhardt lit un extrait de son oeuvre "Réacteur 3 [Fukushima]", éditions LansKine.Création sonore réalisée…
« Tout d’abord, je découvert le projet passionnant de Dominique Balaÿ, « Meanwhile in Fukushima…
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