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Fukushima diggings, Laurent Choquel

Cette pièce de Laurent Choquel met en jeu des enregistrements à partir d’un nouveau type de capteur sensible au bruit, à la présence de vie et à la radioactivité. Ce capteur a été utilisé lors des explorations dans les décombres de la catastrophe de Fukushima.
« Fukushima diggings » est sous licence Creative commons BY NC ND 3.0.
These recordings were made by a new type of sensor sensitive to noise, radioactivity and the presence of life. It was used during excavations in the ruins of Fukushima.

La création sonore « Fukushima diggings » est l’enregistrement réalisé par un nouveau type de capteur sensible au bruit, à la radioactivité et à la présence de vie. Il a été effectué lors de fouilles dans les décombres de Fukushima. J’ai été motivé par cet appel à contribution afin d’exprimer ma sensibilité et lancer à ma manière un message d’espoir.

Dans le cadre de l’enquête »Engagement, Résistance, Usage Social » initiée par la revue l’Autre Musique, sur la participation au projet de Dominique Balaÿ « Meanwhile, in Fukushima », voici les réponses au questionnaire de Laurent Choquel pour sa pièce Fukushima Diggings.

Pourquoi avez-vous choisi de participer au projet « Meanwhile, in Fukushima » ?

Parce que j’ai trouvé une voie pour m’exprimer comme je suis, par le biais de la création sonore, en réponse à un évènement qui m’a marqué, comme pour donner libre cours à ce que j’avais jusqu’alors conservé en moi depuis la « manifestation ». Je me souviens de cette voiture conduite par un humain qui essaye d’échapper à l’énergie dévastatrice (pour nous) de l’océan, en vain.

En quoi « fukushima » est-il un événement pour lequel on peut s’engager ?

S’engager pour qu’on arrête de nous prendre pour des idiots : je me souviens, sauf erreur de ma part, de tentatives de refroidissement des réacteurs avec de l’eau déversée par des hélicoptères ! Je ris de désespoir. Avoir montré cela au monde en réponse à la catastrophe est désespérant.
Et s’engager pour arrêter de subir les conséquences de choix douteux d’une certaine catégorie de personnes qu’on ne contrôle pas, animées par je ne sais quelle force : je trouve quand même aberrant d’avoir construit une centrale nucléaire sur la côte alors que le Japon est connu pour être un pays exposé aux tsunamis.

Pouvez-vous décrire la pièce que vous avez proposée à « Meanwhile, Fukushima » ?

J’ai mis en scène une personne qui recherche dans les décombres de Fukushima une présence de vie au moyen d’un nouvel appareil à la fois sensible au bruit, à la radioactivité et à la présence de vie. « Fukushima diggings » est une recherche inespérée de la vie, en un endroit dévasté et chaotique, au niveau de la zone impactée par la catastrophe nucléaire. J’ai construit cette pièce avec en tête l’idée d’envoyer de chez moi au Japon une espérance et pour transmettre un message, celui de croire en la vie, de toute façon.

« Acousticien de formation, et créateur sonore de passion, Laurent Choquel (aka Charles premier) connait le son dans le sens artistique du terme et aussi sous sa forme physique, ce qui lui donne une vision globale de ce matériau. En parallèle de son métier d’acousticien, il développe une recherche personnelle liée à la création sonore, et fait le choix de s’y consacrer entièrement en 2009, année de naissance de sa structure Alter Sonic. Ses créations traduisent son goût pour l’exploration sonore, dans une quête de perpétuelles découvertes. Il récolte lui-même sa palette de sons, par le biais du numérique ou directement par des prises de son, le captant comme il se présente ou en usant de dispositifs expérimentaux et d’instruments sonores qu’il construit. Dans l’intimité de ses créations, il utilise souvent le son pour faire parler la nature et humanise les messages par le filtre-humain qu’il est. Bien souvent, il est question de la sauvegarde de l’entité nature, et ces messages sont toujours éclairés de notes positives, comme un hymne à la vie, quelle que soit sa forme. Il se qualifie de jardinier sonore et de sculpteur de topiaires sonores. Sa démarche évolue sans cesse, car elle est le reflet de l’idée qu’il se fait du son, un matériau toujours en mouvement et dans le moment présent. »

http://www.alter-sonic.com

Fukushima Open Sounds

Un projet artistique mené au Japon et à Fukushima par Dominique Balaÿ. A collaborative sound project reaches out to the people of Fukushima, through music, poetry and sound. contact@websynradio.fr

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