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Ecouter, Philippe Jubard

« Écouter » est une commande de l’INA – GRM où Philippe Jubard a composé plusieurs musiques.
« J’ai composé la pièce électronique «Écouter» afin que ne soient pas oubliées les victimes des grandes catastrophes, en particulier celle de Kobe en 1995, ville où j’ai vécu. Avec le recul, cette musique est prémonitoire au désastre de Fukushima. Elle débute par un son très aigu, presque imperceptible, mais cependant présent. A chacun d’écouter ce son ou de ne plus y prêter attention. Cela peut être un mal auquel on s’habitue. Mais ce mal conduit toujours à la catastrophe si on ne fait rien. » P.J

Philippe Jubard est compositeur et réalisateur. Il a suivi des études musicales traditionnelles, puis de composition avec Ianis Xenakis et André Almuro à l’Université Paris I Sorbonne. Formation aux techniques et à la réalisation de spectacles (cinéma, vidéo et spectacle vivant). Participe pendant plusieurs années aux spectacles du groupe « Son – Image – Corps » d’André Almuro, à de nombreux films et performances.

> Philippe Jubard présentera le film « Magnitude 7.3, Kobe 17 janvier 95 » à la MCJP le 15 juin 2013.

Dans le cadre de l’enquête »Engagement, Résistance, Usage Social » initiée par la revue l’Autre Musique, sur la participation au projet de Dominique Balaÿ « Meanwhile, in Fukushima », voici les réponses de Philippe Jubard

Pourquoi avez-vous choisi de participer au projet « Meanwhile, in Fukushima » ? En quoi« Fukushima» est-il un événement pour lequel on peut s’engager ?

Je vivais à Kobe lorsqu’a eu lieu le désastre de Fukushima. Comme nous avons de la famille à Tokyo, nous avons envoyé les objets d’usage quotidien qui ont vite manqué dans le Kanto, des piles électriques et des torches (la ville étant privée d’électricité), ainsi que de l’eau, car les gens avaient appris que l’eau courante risquait d’être contaminée. Nous avons aussi envoyé diverses choses par l’intermédiaire d’associations et donné de l’argent. À Kobe, à ce moment-là, on trouvait couramment des produits alimentaires du Tohoku. En décembre 2012, j’ai dû être amené trois fois aux urgences à la suite d’incidents cardio-vasculaires assez difficiles à expliquer. Certains médecins ont soupçonné une activité anormale des glandes endocrines. J’ai signalé avoir mangé plusieurs fois du maquereau ou du kombu venant des préfectures de Chiba, d’Iwate ou d’Aomori. Je suis toujours en observation.
Ce désastre n’est pas seulement une catastrophe naturelle, mais surtout une catastrophe provoquée par l’activité humaine et qui implique les domaines politique, économique, scientifique du Japon et d’autres pays. Pour cette raison, il est impossible de rester indifférent car l’action, politique notamment, doit être menée par chacun.
Il ne s’agit donc pas d’un problème local. La question qui me semble centrale est l’usage des technologies nucléaires et l’impact au niveau de la santé. Cela rappelle l’utilisation de la bombe à Hiroshima et dont les conséquences sont encore visibles aujourd’hui.

Écouter, c’est presque imperceptible, lorsqu’on le perçoit il est déjà trop tard…

Quels sont les choix sonores, de compositions, de dispositifs, etc. qui traduisent votre engagement ? Comment votre engagement passe-t-il dans votre musique ?

Ce n’est pas seulement par la forme de la musique que passe l’engagement, mais par la diffusion de la musique lors d’un événement lié à la réflexion concernant une question particulière.

Lire sur le site de l’Autre Musique

Fukushima Open Sounds

Un projet artistique mené au Japon et à Fukushima par Dominique Balaÿ. A collaborative sound project reaches out to the people of Fukushima, through music, poetry and sound. contact@websynradio.fr

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