« Au Japon aussi y en a du bruit… », Stéphane Marin

Fabas – Lieu dit Baradaou – Parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises – 17 mars 2011
À la fin d’un entretien portant sur ses rapports au son, au bruit, à la musique, et au silence, D. est rejoint par G. son mari et Xavier, un proche, maçon, qui termine un chantier pour ce couple d’agriculteurs à la retraite.
D. reprend à son compte une des question précédemment posée pendant l’entretien : « Qui est la plus bruyante : la ville ou bien la campagne ? ». Xavier, après avoir balayé la question avec nuance, sous entend à mots couverts que le silence c’est la mort, et que, lorsque G. les aura quitté -comme il a failli le faire quelques semaines plus tôt- alors ce silence sera celui des ronces qui envahiront vite les abords de la ferme…
Après un long silence chargé de tout l’amour -et de l’inquiétude mutuelle- que se portent ces 3 personnes, G. qui sait écouter au delà des mots, essaye de détourner la conversation par un timide : « Au Japon aussi y en a du bruit… » .
Suit un rapide échange sur le « nuage » de Fukushima…

Stéphane Marin a choisi de contribuer au projet « Et pendant ce temps là, à Fukushima » à travers un enregistrement qu’il a effectué en Mars 2011, dans les jours qui ont suivi le tsunami et l’explosion du réacteur de la centrale de Fukushima. Cet enregistrement a eu lieu en France dans les Pyrénées, et met en scène une conversion entre plusieurs personnes qui s’alarment de la situation au Japon, et du nuage dessus de leur tête.

Stéphane MARIN – Espaces Sonores est un acteur du développement de l’art sonore en espaces libres (Espaces Sonores – Lieux Publics – Décor Sonore), compositeur de musiques électroacoustiques multiphoniques pour le spectacle vivant en espace public (Le Phun, 2ème Groupe d’Intervention, Osmosis Cie) Stéphane Marin s’investit depuis 13 ans dans ces aventures artistiques qui prennent la ville, la campagne, le « dehors », comme lieu de résonance, comme matériau vivant pour la composition de nouvelles formes musicales et sonores.

Il crée en 2008 la compagnie Espaces Sonores, dont le travail repose sur une approche radicale de la composition élaborée en lien étroit avec les espaces où sera entendue l’oeuvre. Il y conçoit des créations sonores contextuelles environnementales pour sites spécifiques.

C’est à la frontière entre l’écoute du paysage sonore in situ et la composition, dans la porosité que propose l’oeuvre qui se frotte au réel, que s’engage son travail. 
Sa trajectoire artistique, écologique et spirituelle le rapproche chaque jour un peu plus près du silence.

Fukushima Open Sounds

Un projet artistique mené au Japon et à Fukushima par Dominique Balaÿ. A collaborative sound project reaches out to the people of Fukushima, through music, poetry and sound. contact@websynradio.fr

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