
Wataru Iwata est le coordinateur infatigable d’un réseau d’une dizaine de stations de mesures pour la radioactivité. Développé à partir de Fukushima, le réseau des CRMS (Citizen’s Radioactivity Measuring Station) couvre maintenant toute la préfecture. Il s’agissait à l’origine de répondre à un besoin essentiel d’information sur l’exposition à la radioactivité, mission pour laquelle les services de l’état, débordés ou peu au fait des besoins réels, s’étaient montrés défaillant. La motivation de Wataru est liée d’abord à une prise de conscience individuelle, citoyenne. Peu après la catastrophe, il a mis de coté son métier de musicien et a déménagé de Tokyo pour s’installer à Fukushima. Il s’est rapidement impliqué auprès des enfants et du milieu scolaire pour mettre en place un premier laboratoire équipé grâce aux bons soins de la Criirad, partenaire privilégié jusqu’à aujourd’hui. Il travaille en étroite coordination avec différentes organisations, comme JANIC, et auprès des populations locales, notamment les agriculteurs qui reprennent complétement à leur compte l’organisation et le développement des stations de mesure.
Malgré les difficultés de tous ordres, Wataru s’emploie sur tous les fronts, présent sur le terrain de la catastrophe, mais également dans les démarches institutionnelles ou dans les conférences et auprès des médias, au Japon et à l’étranger. Un an et demi après le 11 mars, il apparaît bien, malgré sa silhouette légère, comme celui en qui le cinéaste Alain de Halleux salue un camarade de combat !