
Le 6 mai 2012 le Japon s’est réveillé sans énergie nucléaire.
The 6th of may 2012, Japan waked up without nuclear energy.
Depuis longtemps j’avais envie d’illustrer cette « peur primitive » que j’ai devant ces monuments de béton et le danger latent et insidieux qui en émane.
Je suis ingénieur et je sais que la technologie n’est pas infaillible, surtout lorsqu’elle est gérée par des hommes dans des contextes économiques « malsains » (bureaucratie étouffante ou au contraire sous-traitance qui déresponsabilise).
La non information qui règne dans notre pays sur ce sujet s’est révélée flagrante lors de l’après Fukushima et a réactivé mon projet.
L’élément déclencheur a été la musique : en réécoutant cette « vieille » pièce que j’ai composé en 2007 j’ai tout de suite eu l’idée d’un diaporama : chaque note de piano dans sa violence nous assène une nouvelle image. Dans cette musique le contenu harmonique de chaque note est progressivement détruit par le synthétiseur et j’ai fait de même avec les images …
Vidéo: Michel Titin-Schnaider
Musique: Homophonie (Michel Titin-Schnaider, 2007)
« Composer, c’est imaginer et construire avec des sons ».
Ingénieur en électronique, Michel Titin-Schnaider s’intéresse très tôt aux musiques expérimentales et novatrices. Il compose dans son home studio depuis 2005 une musique originale, influencée par la musique contemporaine et la musique progressive. Il a produit 5 albums et travaille depuis 2008 avec plusieurs danseurs buto et contemporains Il crée en 2009 avec la danseuse buto Lorna Lawrie la compagnie Seuil et organise régulièrement des spectacles associant danse, diffusion spatialisée, video et contrôle des éclairages par ordinateur.
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Extrait de la réponse de Michel Titin-Schnaider à l’enquête de la revue l’Autre Musique.
« Depuis longtemps j’avais envie d’illustrer cette « peur primitive » que j’ai devant ces monuments de béton et le danger latent et insidieux qui en émane.
Je suis ingénieur et je sais que la technologie n’est pas infaillible, surtout lorsqu’elle est gérée par des hommes dans des contextes économiques « malsains » (bureaucratie étouffante ou au contraire sous-traitance qui déresponsabilisent).
La non-information qui règne dans notre pays sur ce sujet s’est révélée flagrante lors de l’après Fukushima et a réactivé mon projet.
L’élément déclencheur a été la musique, une pièce composée en 2007 : « Homophonie pour piano et synthétiseur » : une seule note de piano jouée inlassablement, avec brutalité, et dont le contenu harmonique se déforme, se détruit peu à peu grâce au synthétiseur)
En réécoutant cette pièce j’ai tout de suite eu l’idée d’un diaporama : chaque note de piano dans sa violence nous assène une nouvelle image. Et les traitements vidéo détruisent peu à peu la réalité (comme le synthétiseur a détruit les subtiles combinaisons harmoniques) et renforcent l’aspect inquiétant, voire terrifiant, de ces monstres de béton. »