Emmanuelle Gibello

Le 11 mars 2011, lors du tremblement de terre à Fukushima, j’écrivais une pièce pour l’octophonie de Nicephore Cité à Chalon-sur-Saône.
J’ai de fortes attaches, depuis l’enfance, avec le Japon, cette création s’est alors imposée à moi.
Les sons, qui la parcourent, proviennent d’enregistrements capturés lors d’un séjour au Japon entre mars et juin 2003.

Tel un souvenir qui s’efface dans un tremblement chaotique, l’auditeur chemine dans mes souvenirs, entre rêve, cauchemar et réalité.
Cette pièce « Collision » est un témoignage de sympathie face à la douleur de l’après Fukushima.
E.G.

Les créations d’Emmanuelle Gibello sont à la fois des projections de son inconscient mais aussi un miroir, qui s’adresse directement au regardeur, à l’écouteur. Elle développe une pratique qui emprunte à la fois aux arts visuels et à la musique électronique. Très influencée par les nouvelles technologies qu’elle s’approprie en autodidacte. Son travail est également nourri de matières littéraires (Didier Anzieu, Samuel Beckett, Philippe K. Dick, Haruki Murakami, etc.). Elle interroge les rapports entre sons, images, paysages sonores et souvenirs. Son travail s’effectue à partir de sons enregistrés dans de multiples contextes, naturels et urbains.

Sa collection de bruits, issus du quotidien comme de ses voyages, lui permet d’explorer et de manipuler, au moyen d’outils électroniques les différentes strates des sons concrets et synthétiques. En collectant les nouveaux paysages sonores générés par l’homme, leurs transformations, elle revisite l’espace sonore urbain afin d’éveiller une autre perception de la symphonie complexe du monde contemporain. Ses pièces sont exécutées en direct et en public par elle-même ou d’autres interprètes, en multidiffusion spatialisée ou au casque, pour donner une écoute proche de celle du monde réel.

Emmanuelle imagine également de nouveaux instruments dans la mouvance du DIY tel que le FONOF* dont on joue avec des aimants et le Molf*, un nouvel instrument de musique, inspiré de la théorie du chaos de James Gleick, qui se joue à l’aide de toupies. Avec ses instruments elle questionne les nouvelles écritures à l’aire des nouvelles technologies.

On a pu entendre son travail au Japon, en Corée, aux Philippines, en Europe, en Amérique du Nord, mais aussi sur l’internet, où elle est active depuis 1999, dans plusieurs projets solo ou collaboratifs tels que : nocinema.org, myownspace.fr, sobralasolas.org, …

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Dominique Balaÿ

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