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Le projet Gunkanjima imaginé par Gilles Laval réunit des artistes français et japonais : Yoko Higashi, Marc Siffert, Takumi Fukushima, Laurent Grappe, Yuko Oshima. Depuis la catastrophe de Fukushima , ils organisent des actions de soutien après chaque concert, marquant par là la nécessaire solidarité des territoires dévastés et l’impérieux besoin d’interroger les causes.
Hashima (端島?), aussi appelée Gunkanjima ou Gunkanshima ( littéralement « île navire de guerre »), est une île du Japon située dans la préfecture de Nagasaki. Après la découverte d’un gisement houiller, l’île accueille une mine et une ville où résident les employés. La population croît fortement au point d’être le lieu le plus densément peuplé au monde. La baisse de l’activité minière provoque le départ des derniers habitants en 1973, abandonnant l’île et ses infrastructures aux intempéries et à la dévastation (+ sur wikipedia.)
Gunkanjima, préfiguration d’un chaos qui 40 années plus tard allait prendre ses aises et un élan définitif à Fukushima.
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Dans le cadre de l’enquête »Engagement, Résistance, Usage Social » initiée par la revue l’Autre Musique, sur la participation au projet de Dominique Balaÿ « Meanwhile, in Fukushima », voici les réponses au questionnaire de Gilles Laval pour Gunkanjima project.
Pourquoi avez-vous choisi de participer au projet « Meanwhile, in Fukushima » ? Pouvez-vous décrire la pièce que vous avez proposée à « Meanwhile, Fukushima » ?
Il se trouve que nous travaillions depuis plus d’un an sur le projet « Gunkanjima », dans lequel j’ai proposé à trois musiciennes japonaises (quatre d’ailleurs au départ du projet), trois musiciens français, un ingénieur son et un ingénieur lumière, de travailler sur une création autour du thème de cet îlot au large de Nagasaki. L’histoire de Gunkanjima n’est pas liée au nucléaire (mais à l’énergie quand même, et à l’écologie…), mais elle reste une métaphore d’un monde de profit à court terme, où l’absurdité côtoie le travail forcé et aussi la gaieté certainement, l’insouciance sûrement, la résignation en tout cas ou quelque chose de cet ordre-là. L’idée de ce projet étant la rencontre au sein d’une grande formation, de musiciens et musiciennes n’ayant jusqu’alors jamais travaillé ensemble, mais ayant chacun des expériences déjà fortes, avec un lien qui me semblait important : l’engagement dans l’acte artistique.
La catastrophe de Fukushima nous a touchés de plein fouet quelques jours avant un concert à Lingolsheim près de Strasbourg, avec des moments émotionnels très forts et de rage aussi. Nous tentons depuis à notre petit niveau des actions qui nous font sens.
Le projet « Et pendant ce temps-là à Fukushima » de Dominique Balaÿ m’a semblé très pertinent parce qu’il propose une approche artistique sur cet accident nucléaire et ses résonances. Le motus de la France sur ce sujet et la chape de plomb pronucléaire ressemble beaucoup à la position qu’ avait le Japon avait avant cette catastrophe. À chacun de nous, à son endroit, de participer à la prise de conscience commune. L’idée de co-construction, artistique et politique (dissociables?), me semble l’idée forte d’aujourd’hui.
Je participe d’autre part à un projet de laboratoire de recherche sur les pratiques artistiques en actes (Paalabres) qui réunit artistes et chercheurs, principalement de la région Rhône -Alpes (mais pas que), projet qui existe maintenant depuis plus de deux ans (ci-joint texte fondateur). Il me semble important de créer des liens entre différents endroits de recherches artistiques associant la pratique à la réflexion.
Quels sont les choix sonores, de compositions, de dispositifs… qui traduisent votre engagement ? Ou comment votre engagement passe-t-il dans votre musique ?
Pour répondre rapidement aux deux autres questions, j’ai proposé quelques extraits « live » de « Gunkanjima », n’ayant que ces sources disponibles pour alimenter le projet »Meanwhile in Fukushima ». Le lien entre les deux projets est tellement évident, je n’imaginais pas d’autres propositions artistiques à faire.
L’enregistrement « studio »est en cours aujourd’hui, disponible bientôt. J’espère que nous aurons nous le temps de créer un mix spécial pour ce projet. Chacun des musiciens et musiciennes a aussi des propositions à faire.
L’engagement dans la musique est un long cheminement , je pense qu’on peut l’entendre si l’on veut tendre l’oreille. Il passe d’ailleurs souvent par l’humain.
Un des propos que j’aime défendre est que, sans compromission aucune, tout projet peut être entendu, regardé, lu , touché, senti, peu importe sa forme, par le plus grand nombre. La question : quelle est la place de l’artistique dans la (les) société?
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