Le trois mars, documentaire radio, Benjamin Efrati

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Il s’agit d’un faux documentaire radio.
« Les enregistrements ont été faits à Tokyo, dans un appartement et dans un studio à Paris.
Les textures sonores proviennent de ce go-salon, qui est l’académie de Go du Kansai à Osaka (Kansai Kiin). Il faut savoir qu’une finale de tournoi de Go de la Nihon Kiin a été annulée, qui devait avoir lieu le 6 aout 1945 a Hiroshima. Il y a eu après-guerre de forts désaccords entre le Kansai et le nord du Japon au sujet de la manière dont il fallait organiser les tournois, etc.. Le tout sur fond d’engagement politique pour la décentralisation.
[Pour revenir à la proposition], voici un apercu des mecanismes (a partir de l’ordre de la pièce en francais).

1 Intro
Je voulais présenter la démarche, sur le ton de Francois Bon, pour donner envie d’aller dans un univers inspiré d’un film d’Orson Welles, mon frère m’a suggéré d’affirmer dans l’introduction un pacte de véracité partiel. Affirmer qu’une partie est vraie, pour dire à la fin que le reste était faux.

2 Isaka et Louise
c’est la pièce la plus fausse. Isaka raconte une introspection due au fait qu’il a arrêté de fumer; est-il plus libre? pas sur, il est plus enfantin sans cet objet, etc…. Le texte que dit Louise n’a donc strictement rien a voir avec celui d’Isaka si ce n’est le thème de la cigarette.

3 Moriyama et Jim
L’enregistrement de Moriyama durait 15 minutes, et il me racontait ses problèmes sentimentaux, parlait des nouilles qu’il achetait au supermarché. Mais étant quelqu’un de très lié-à-la-nature, il se fait qu’il dit à peu près ce que je fais dire à Jim. Précisément, la phrase d’intro est une traduction. Il ne dit pas que les parapluies se vendent bien, par contre, et ne parle absolument pas de cruauté. De manière générale, la cruauté est l’élément imaginé de la traduction, c’est ce que j’aurais voulu qu’ils disent. Ils parlent bien du 11 mars, de radioactivité, mais pas de cruauté.

4 Obo Kata et Mathilde
Un enregistrement long encore dans lequel j’ai extrait ce que j’aimais bien; Obo est quelqu’un d’un peu railleur et il a pris cette opportunité pour dire des choses pertinemment non-associées, jouant sur ce qu’il savait que je ferai de fausses traductions. Mais j’ai beaucoup aimé son aléatoire, donc je l’ai gardé. En grande partie cette traduction n’est qu’une narration faite à partir de traductions littérales découpées.

5 Mino et Elisa
Mino est la seule qui ait pris le sujet de la radioactivité à coeur, peut-être parce qu’elle a été enregistrée seule, et croyant bien faire, et aussi parce qu’elle est elle-même engagée dans le problème. La traduction est exacte, bien que j’aie coupé comme je l’entendais. Bien que j’aie fait des effort de composition pour la formulation de la comparaison fantômes/radioactivité, la comparaison est présente dans les rushes, sous une forme d’évocation.

6 Murata et Karolina
Le livre acheté par Murata est un livre sur un designer hollandais. Le reste est une traduction améliorée, et ici encore il y a beaucoup de latence entre ce qui est dit en japonais (tout fait sens, mais fragmentaire) et ce qui est dit en francais/anglais (narratif, plus composé). Evidemment, elle ne parle pas de Tatsumi Hijikata du tout, bien que son voyage de famille ait eu lieu dans le Tohoku.
Le motif du 3 mars revient, comme une coquille que personne ne remarquerait, une date imaginaire pour un faux documentaire.

7 Outro
Révélation de l’ampleur de la licence employée, concept de significatogenèse, et explosion du cadre (hors cadre: Karolina insulte mon frère en polonais, exaspérée de ce que personne ne puisse prononcer son nom correctement.)

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Benjamin Efrati