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Pièce electro improvisée de Thierry Charollais, 33’47. Tout est dans le titre …
Avec des sons de Koji Nagahata (professeur de sound design à l’université de Fukushima) et des enregistrements en provenance du CERN (Centre européen pour la recherche nucléaire).
La pièce « Fear in Fukushima » a été composée en essayant d’imaginer comment la catastrophe nucléaire de Fukushima a pu être ressentie par la population locale et des environs.
Pour ce faire, des sons d’ambiance provenant de diverses sources ont été utilisés : des sons enregistrés à Fukushima par Koji Nagahata (de l’Université de Fukushima), ainsi que des échantillons sonores enregistrés au Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN) de Genève, même si le CERN – et c’est important de le mentionner – s’occupe exclusivement de recherche en physique fondamentale.
La pièce est de la musique improvisée : les sentiments n’arrivent pas sur commande, comme ce fut le cas pour la population de Fukushima, qui a été soudain confrontée à la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl. Un mélange de peur, de crainte, ravivée peut-être par les souvenirs de Hiroshima, mais aussi une volonté d’agir de manière rationnelle suite à cette catastrophe. Mais l’hésitation et la contradiction ne sont pas loin, surtout dans des situations extrêmes, l’attitude du gouvernement japonais par rapport à l’énergie nucléaire en sont la preuve. Ainsi, cette pièce musicale tente de recréer ce climat d’incertitude, ceci toutefois avec la distance nécessaire, aussi bien géographique que du point de vue du ressenti, avec l’événement. C’est une marque de respect vis-à-vis de la population de Fukushima.
This track has been composed trying to imagine how were and are the feelings of the people living in Fukushima and around with the Fukushima disaster. For this, I created sonic ambiances made of different sound sources : samples of Fukushima taken from the Koji Nagahata (University of Fukushima), samples recorded in the European Center for Nuclear Research (CERN), even if this place – that’s important to mention it – is doing scientific research which has nothing to do with nuclear energy.
The music is improvised : the reason is that I think that feelings can be hardly controlled, as it may be or have been so for people in Fukushima : mixing panic and control, trying to face the disaster rationnally, but with hesitation and contradiction. That’s especially the case with Japanese governement’s policy toward the use of nuclear energy. So I composed this track in an uncontrolled way, choosing the sounds a little as they came, and this is the result.
Dans le cadre de l’enquête »Engagement, Résistance, Usage Social » initiée par la revue l’Autre Musique, sur la participation au projet de Dominique Balaÿ « Meanwhile, in Fukushima », voici les réponses au questionnaire de Thierry Charolais pour sa pièce Fear in Fukushima.
Pourquoi avez-vous choisi de participer au projet «Meanwhile, in Fukushima» ? En quoi « fukushima » est-il un événement pour lequel on peut s’engager ?
Le projet avait plusieurs aspects qui m’intéressaient. D’abord, l’événement en tant que tel, qui m’a marqué. Même avec la distance, la catastrophe nucléaire de Fukushima a ébranlé le monde entier et provoqué d’intenses débats politiques concernant la production de l’énergie nucléaire. En Suisse, mon pays d’origine et mon pays de résidence, Fukushima a également amené le débat, et la question de l’abandon définitif de l’énergie nucléaire a été mise à l’ordre du jour. En outre, cet événement pose la question de la probabilité qu’un tel événement se produise, et de près ou de loin, on ne peut qu’y être sensible. Il n’y a pas d’inégalité face aux dégâts d’une catastrophe nucléaire, que l’on vive au Japon (qui l’a déjà historiquement vécu avec les bombes de Hiroshima et Nagasaki en 1945), en ex-URSS avec Tchernobyl en 1986 ou aux USA avec Three Miles Islands en1979. Et ne parlons pas des incidents nucléaires arrivant à répétition dans de nombreuses centrales, et des véritables bombes à retardement que constituent des centrales nucléaires fonctionnant encore, mais qui sont à l’état de poubelles.
Le fait de mettre à disposition des œuvres sur le site du projet correspond à une sorte de « cri du cœur » des artistes participant au projet. Une sorte de mobilisation artistique, initiée de manière très libre à toute personne, connue ou non, de pouvoir s’exprimer librement, sans entrave et sans contrainte. Cet aspect m’a beaucoup intéressé car on pouvait s’exprimer sans concession et « crier » tant que l’on voulait.
Exprimer ce cri constituait une démarche qui m’intéressait musicalement.
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Thierry Charollais vit à Genève (Suisse). Musicien, il écrit également des textes de présentation d’albums de musique électronique et de musique expérimentale publiés sur des labels internationaux.
Thierry Charollais is born and lives in Geneva, Switzerland. He not only composes electronic music, but also writes liner’s notes for electronic and experimental music released on international labels.
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