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Création de cinéma pour l’oreille pour diffusion live sur 6 points, dans le cadre de la table –ronde de la BPI, 30 novembre 2013, Centre Pompidou, rétrospective « Planète Marker ».
La version proposée ici a été remixée en réduction stéréo –
Libre interprétation du monde sonore de Chris Marker, à partir principalement de ses œuvres japonaises : « Sans Soleil », « Level Five », « Mystère Koumiko », de mes sons ainsi que d’autres citations.
« Idéalement japonais » : inventer le japon c’est le connaître, disait Marker.
J’ai voulu affirmer ici un état de coexistence et que cette diffusion dans la salle de cinéma (spatialisation sur 6 points en rotation), et aujourd’hui dans ce mix stéréo pour la version internet, tienne les auditeurs entre veille et sommeil.
« Ainsi, chez Marker, le Japon est ce « dépays » qui en nous dépaysant, nous réveille dans le sommeil par des images cinématographiques pour les apercevoir comme telles, où le temps et l’espace se croisent » citation de l’article de Emi Koide, « Le Japon selon Chris Marker »,
Revue Appareil – n° 6 – 2010
http://appareil.revues.org/1107
« Le Mystère Koumiko », issu de « Commentaires 2 » par Chris Marker – 1967 – aux Edition du Seuil
Quelle expérience transmettre ? Comment allons-nous continuer de muter, quelle méthode d’émancipation personnelle ? Le son est fort suffisamment pour s’immiscer dans nos vies et nous transformer, nous réveiller – nous réanimer.
Selon la parole de Koumiko :
« Toujours, tous les jours, tous les soirs, tous les matins, toujours, quelques choses ont lieu, n’importe quelles choses. Elles arriveront une par une, sur la ligne de l’histoire humaine. Mais pour moi, ce sont des incidents de chaque matin, qui sont jetés par la porte. […]. Juste à la même époque, l’humain était sur le point de souffrir ; ils sont allés à la guerre, […] ils ont crié… et les chairs humaines sont déchirées. […] Mais bientôt ils arriveront, les résultats des événements. C’est comme la vague de la mer, une fois qu’il arrive un tremblement de terre, même si c’est un accident lointain, la vague avance peu à peu et cela finit par arriver jusqu’à moi. » (Chris Marker, 1967)
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Des sciences humaines à la radio, au son pour le cinéma, au field recording, à l’art/l’interaction sonore, à la composition musicale, Gaël Segalen synthétise expériences éclectiques et voyages. Elle enregistre des sons et des scènes de vie qui tendent vers le désir d’une fiction vitale. Plus qu’un témoignage, le micro offre un espace d’improvisation pour se mettre en scène et se projeter dans un monde délocalisé.
Avec le micro, Gaël Segalen canalise la rencontre avec l’autre dans des temps privilégiés, improvisés, suspendus comme des moments d’éternité. Elle croit que tous les sons qu’elle a collectés dans le monde peuvent coexister dans de nouveaux arrangements, cherchant à transposer la complexité de la vie en un esprit ouvert et sonore. Ses compositions électroniques de forme libre évoluent entre la voix, le dialogue et l’expérimentation polyrythmique et hypnotique.
From social sciences to radio to film sound mixing to field recording to travel the world to voices to audio art / interaction to making music, french sound artist Gaël Segalen aka IhearU is born for the sounds of life and that exact moment of eternity when she records the other one. The mike offers an improvisation space and is a pretext to create people’s encounter.
She believes all sounds can coexist in total new arrangements, and transposes the complexity of the world into one electroacoustic and polyrhythmic soundscape by the reconciliation of all the noises she has collected worldwide and manipulated in the studio, in one inclusive spirit, here and now.
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