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Cette pièce electro acoustique intitulée « 14h46 » et composée par Bruno Bernard a été réalisée à chaud au moment des évènements à la centrale de Fukushima Daichi, avec des sons de la télévision nipponne NHK, notamment au moment de l’explosion d’un réacteur.
14h46, c’est l’heure du séisme du 11/3
15h37, heure du tsunami à son apogée
le 12/3
à 15h36, explosion dans le bâtiment du réacteur n°1
le 14/3
à 11h01, explosion dans le bâtiment du réacteur n°3
le 15/3,
vers 6h00, explosion dans le bâtiment du réacteur n°4
Dans le cadre de l’enquête »Engagement, Résistance, Usage Social » initiée par la revue l’Autre Musique, sur la participation au projet de Dominique Balaÿ « Meanwhile, in Fukushima », voici les réponses au questionnaire de Bernard Bruno.
Pourquoi avez-vous choisi de participer au projet « Meanwhile, in Fukushima » ? En quoi « fukushima » est-il un événement pour lequel on peut s’engager ?
Je suis depuis longtemps (même avant Tchernobyl) contre le développement aveugle de l’industrie nucléaire, surtout pour le coté « après moi le déluge », et fukushima a représenté pour moi le comble de cette absurdité : on avait plus ou moins prévu de se (mal) protéger contre les tremblements de terre qui pouvaient occasionner des tsunamis, mais on a bien sûr « oublié » de faire prendre conscience du problème que ça pouvait poser aux centrales nucléaires (comme partout les lobbies sont très efficaces), ce qui a occasionné cette espèce dramatique de double peine.
Une partie de ma façon de m’exprimer à travers un propos artistique est d’essayer de trouver à travers les choses les plus laides de nos sociétés une sorte de poésie, dramatique, mais qui peut néanmoins revivre de la beauté. Une beauté vénéneuse mais existante et pour extrapoler une célèbre phrase de John Cage (que je vénère par ailleurs) « si un bruit te dérange, écoute le », je me dis que cette attitude peut être une réponse à ce genre d’événements.
Pouvez-vous décrire la pièce que vous avez proposée à « Meanwhile, Fukushima » ?
J’ai voulu juxtaposer l’aspect dramatique relayé par les médias (on entend les commentaires en direct des présentateurs de la NHK et une sorte de mélodie enfantine, naïve et dérisoire face à l’ampleur du sinistre, et faire exister de manière sonore le malaise provoqué par ce télescopage d’émotions.
Quels sont les choix sonores, de compositions, de dispositifs… qui traduisent votre engagement ? Ou comment votre engagement passe-t-il dans votre musique ?
J’aime bien travailler sur l’ambiguïté, sur le malaise, le trouble souvent en juxtaposant des éléments ce qui crée à mon sens une dynamique et un espace dans lequel chacun peut faire son propre parcours d’interprétation.
—
Bruno Bernard aka Noubba est un compositeur, artiste sonore, performer, sound designer pour le spectacle vivant (danse, théâtre), l’image, les arts plastiques.
« les sons qui nous entourent, qu’ils soient concrets, réels ou imaginés, musicaux ou non, choisis ou subis, si on sait les saisir et leur donner un sens poétique, peuvent nous aider à augmenter notre capacité d’émotion, à développer notre imaginaire et nous aider à supporter les frasques de notre monde… »
+ de sons de Bruno Bernard : https://brunobernard2.bandcamp.com/
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